Victoire
Le 8 mai 1945, les Alliés faisaient capituler l’Allemagne nazie. Une victoire obtenue après six ans de guerre et des millions de morts.
📌 À Lyon – ville libérée dès le 3 septembre 1944 – la cérémonie commémorative de la Victoire se tient souvent sur la place Bellecour à l’emplacement du “Veilleur de pierre” du sculpteur Georges Salendre (elle se tiendra cette année 2024 au Parc de la Tête d’Or devant la porte des enfants du Rhône). Ce monument rend hommage aux résistants français tombés pour la patrie et plus particulièrement à Léon Pfeffer, Albert Chambonnet, René Bernard, Pierre Chirat et Gilbert Dru fusillés tous les cinq le 27 juillet 1944.
📌 Ces cinq résistants furent exécutés en représailles d’un attentat survenu durant la nuit au café du Moulin à Vent fréquenté par les Allemands qui faisait l’angle à l’époque. Une exécution à la mitraillette commanditée par Klaus Barbie à la suite de laquelle les Allemands laissèrent les corps gisant sans sépulture pendant plusieurs jours…
📌 Le 1er mars 1943, le poète Louis Aragon publiait son Poème ‘La Rose et le Réséda’ comme un hommage à ceux entrés en Résistance par-delà leurs clivages politiques. Un poème qu’il dédiera en décembre 1944 à quatre résistants incarnant ces différences : « À Gabriel Péri et d’Estienne d’Orves comme à Guy Môquet et Gilbert Dru » ✍️
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l’échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Qu’importe comment s’appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l’un fût de la chapelle
Et l’autre s’y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu’elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l’un chancelle
L’autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l’autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Nos sanglots font un seul glas
Et quand vient l’aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu’aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
A la terre qu’il aima
Pour qu’à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
L’un court et l’autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L’alouette et l’hirondelle
La rose et le réséda.
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