2ème concile de Lyon
Le 7 mai 1274, s’ouvre le 2ème concile œcuménique de Lyon. Cette réunion de l’ensemble des évêques de l’Église est dite œcuménique et non doctrinale en ce sens qu’elle traite des questions d’organisation interne à l’Église et à la chrétienté et non d’éléments relatifs au contenu de la foi.
📌 Un premier concile s’était tenu à Lyon en 1245 sous le pontificat d’Innocent IV qui avait permis de déposer l’Empereur Frédéric II, d’apporter des réformes dans l’Église et de promouvoir des missions d’évangélisation chez les “Tartares” (Mongols) qui commencaient à déferler sur l’Europe et au Proche-Orient.
📌 Le pape Grégoire X est à l’initiative de ce second Concile qui réunit environ 500 évêques et un millier de hauts dignitaires religieux. Notre ville est à l’époque une principauté ecclésiastique de l’Empire germanique située à la frontière avec le royaume de France. La Bulle d’or édictée par l’empereur Frédéric Barberousse en 1157 accorde en effet à l’archevêque de Lyon la souveraineté absolue sur l’ensemble de la ville de Lyon et sur le Lyonnais. C’est donc l’archevêque de Lyon Aymar de Roussillon qui préside cette assemblée des évêques (son prédécesseur le légat du pape Pierre de Tarentaise lui cède sa place au début du rassemblement).
📌 Le concile a pour but principal de rapprocher l’Église catholique de l’Église orthodoxe séparées depuis 1054. Saint Bonaventure plaide en ce sens dans son discours d’accueil mais il meurt avant la fin du concile le 15 juillet 1274. Le grand théologien Thomas d’Aquin devait aussi être présent mais il est décédé en chemin le 7 mars 1274.
📌 Une union fragile va être obtenue avec l’ambassadeur de Michel VIII Paléologue représentant les églises grecques (‘byzantines’). Une messe solennelle de réconciliation des Églises grecques et latines sera donnée en la Cathédrale Saint Jean le 29 mai 1274 à laquelle répondra une messe identique à Constantinople le 16 janvier 1276. Mais cette union ne sera jamais vraiment acceptée par les écclésiastiques byzantins qui gardaient rancune de la prise de Constantinople par les croisés en 1204.
📌 Michel VIII Paléologue avait pourtant fait renaître l’Empire byzantin en renversant l’Empire latin de Constantinople mais ce rapprochement avec les royaumes latins sera mal vécu par les byzantins dans la mesure où leur territoire – déjà grignoté par les turcs Seldjoukides à l’est – continuait de l’être par les princes latins à l’ouest et en mer méditerranée.
📌 Après des années de tractations, le pape Martin IV (1281-1285) mettra fin à l’Union des deux Églises en interdisant à tous les souverains de l’Occident catholique de s’allier avec Michel VIII Paléologue et excommuniant ce dernier le 18 octobre 1281…
📌 Lors du concile, le pape et le roi Jacques 1er d’Aragon tentent aussi d’organiser une ultime croisade pour libérer Jérusalem des Ayyoubides en envisageant une alliance avec les Mongols Ilkhanides réprésentés au concile dont certains sont chrétiens (majoritairement nestoriens). Mais cette croisade n’aboutira pas non plus.
📌 Les seuls résultats obtenus seront la cession du Comtat Venaissin au Saint-Siège par le roi de France Philippe III Le Hardi et la réforme du mode de conclave. En effet, ce concile permet de définir les règles de l’élection du pape encore en vigueur aujourd’hui : l’assemblée des cardinaux doit désormais se faire en un lieu d’où nul ne peut entrer ou sortir sous peine d’excommunication. Un mode de scrutin qui a largement racourcir la durée de vacance du Saint-Siège.
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📍Cathédrale Saint Jean, une plaque rappelle la tenue des 1er et 2ème concile de Lyon sur le bas-côté sud.
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© ExploraLyon – Le jeu de piste sur l’histoire de Lyon
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