Conditionner la soie ?
Le 8 juin 1809 était posé de la première pierre du bâtiment de la Condition des Soies au 7 rue Saint-Polycarpe (Lyon 1er) en présence des autorités locales et des représentants de la Chambre de commerce.
📌 Au début du XIXe siècle, Lyon reprenait doucement sa condition de capitale européenne de la soie après avoir été ébranlée par 10 ans de période révolutionnaire (et un siège dévastateur en 1793). La ville comptait de nombreux ateliers de tissage et de négoce de soie, et la qualité de la soie lyonnaise était réputée dans le monde entier.
📌 Mais des fraudes commerciales pouvaient avoir lieu car la soie était vendue au poids, or elle est très hygrométrique et peut absorber jusqu’à 15 % de son poids en eau sans paraître humide. La Condition publique des Soies vient remplacer la Condition des soies créée en 1779 par Jean-Louis Rast-Maupas qui est indemnisé de même que tous les autres ateliers de conditionnement privé.
📌 La mission assignée à cette nouvelle institution publique est d’évaluer la qualité des produits bruts et tissés et surtout d’établir un poids loyal standardisé grâce à un process de dessiccation rigoureux.
📌 Le bâtiment conçu par l’architecte Joseph-Jean Gay a été achevé en 1814. La façade, d’inspiration toscane, est austère avec une lourde corniche. L’entrée, ornée d’un arc cintré, présente des motifs de feuilles de mûrier, de vers à soie et de cocons, symboles de l’industrie séricicole. Un bas-relief en bronze a été ajouté en 1914 pour rendre hommage à Louis Pasteur, dont les travaux sur les maladies des vers à soie (pébrine et flacherie) dans les années 1865-1870 ont permis de sauver sériciculture.
📌 Le rez-de-chaussée servit d’entrepôt, le premier étage abrita les salles de dessiccation équipée de fours à vapeur conçus par l’ingénieur Léon Talabot, et le second étage des magasins et le logement du directeur.
📌 La Condition des soies fut agrandie en 1856 (surélévation d’un étage) et modernisé en 1884 et 1895 pour répondre à la croissance de l’industrie. L’activité fut intense jusqu’à la Première Guerre mondiale, avec un pic de 8 000 tonnes conditionnées en 1913. Cependant, le déclin économique, l’essor des fibres artificielles et les progrès chimiques réduisirent progressivement son activité et elle ferma en 1940.
📌 Elle abrita le Centre de Recherche de la Soierie et des Industries Textiles (CRSIT) dans les années 1950, jusqu’à son déménagement à Écully en 1976. Inscrit aux Monuments historiques en 1980, le bâtiment a réhabilité pour accueillir aujourd’hui la librairie du 1er arrondissement et le Centre social Quartier Vitalité.
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❓QUIZ : Quelles autres initiatives prises par Napoléon ont contribué à redynamiser l’industrie de la soie à Lyon ?
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