Virtuose à Lyon
Le 5 février 1846, le pianiste autrichien Sigismond Thalberg donne un quatrième et dernier concert au Grand Théâtre de Lyon (les premiers avaient été joués les 26 et 29 janvier et le 2 février). La presse lyonnaise salue à cette occasion un jeu «d’une distinction si exquise, d’une si désespérante perfection».
📌 L’artiste autrichien avait été tenté par la carrière des armes en écoutant les récits de bataille donnés à Vienne par son ami le duc de Reichstadt – fils de Napoléon et de Marie-Louise d’Autriche (« l’Aiglon ») mais l’influence du bassoniste de l’Opéra de Vienne August Mittag lui avait fait privilégier une carrière de pianiste.
📌 Thalberg avait pris des cours auprès de Johann Hummel et Ignaz Moscheles. Sa virtuosité technique et son style à la fois élégant et mélodieux lui avaient permit de gagner l’admiration du public à Vienne où il avait rencontré Mendelssohn et Chopin. Son talent l’avait ensuite incité à entamer de nombreuses et lucratives tournées européennes. Robert Schumann dira de lui : « C’est un dieu du piano. ».
📌 Sur l’ensemble de sa carrière Thalberg a été en compétition avec Franz Liszt qui a lui joué à cinq reprises à Lyon entre 1826 et 1853. Les deux prodiges avaient réalisé un duel à Paris le 31 mars 1837 en jouant des fantaisies sur des thèmes d’opéras mais le public n’avait pas réussi à les départager et la comtesse Marie d’Agoult avait conclu : « Thalberg est le premier pianiste du monde. Liszt est le seul. ».
📌 Sigismond Thalberg avait donné ses premiers concerts à Lyon en mars 1842. Il reviendra en donner deux derniers en décembre 1849 peu après la proclamation de la IIème République. En mémoire de ses visites, il dédiera une de ses compositions à la ville de Lyon, intitulée “Souvenir de Lyon”.
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© ExploraLyon – Le jeu de piste sur l’Histoire de Lyon
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