Krach boursier de 1882
Le 30 janvier 1882, la banque Lyonnaise L’Union générale fait faillite de manière retentissante entraînant un krach boursier sur les places financières de Lyon et Paris.
📌 C’est la deuxième crise bancaire du XIXème siècle après le Gründerkrach de Vienne de mai 1873.
📌 La banque lyonnaise avait été fondée par Paul Eugène Bontoux en 1878. Ce dernier s’était appuyé sur les milieux cléricaux et conservateurs royalistes. Il avait notamment le soutien du Comte de Chambord – prétendant à la couronne de France – et celui de nombreux ecclésisatiques comme le cardinal Jacobini, secrétaire du pape Léon XIII.
📌 L’ambition était d’en faire une banque catholique qui vienne concurrencer les grandes banques à capitaux juifs ou protestants comme les Hottinguer, les Neuflize ou surtout les Rothschild.
📌 Entre sa création en 1878 et fin 1881, le cours de l’action de la banque était passé un peu rapidement de 500 francs à 3000 francs… Cette surcapitalisation des valeurs liée à l’excès de spéculation avait connu un début de retournement en janvier 1881 quand le cours est passé de 3 040 à 800 francs… Pour tenter d’enrayer la chute, la banque s’était appuyée sur ses fonds propres tout en fournissant des rapports publics falsifiés avant de tenter de racheter ses propres actions. Ces mesures n’avaient malheureusement pas suffit et l’institution bancaire avait décliné en 1881 jusqu’à la faillite complète en janvier 1882.
📌 Par effet de contagion du fait de l’interconnexion des banques, cette faillite a entraîné une crise bancaire générale à Paris avec des conséquences économiques dans toute la France. Le krach a affecté jusqu’aux mines et usines de la métallurgie et du bâtiment. Il a notamment provoqué des conflits sociaux violents à Anzin en 1884 et Decazeville en 1886.
📌 Le président de l’Union générale Paul Eugène Bontoux et le directeur Jules Feder ont été condamnés à 3000 francs d’amende chacun et respectivement à cinq ans et trois de prison mais ils se sont enfuis à l’étranger en décembre 1883.
📌 Des grands banquiers, parmi lesquels Moïse de Camondo, Louis Cahen d’Anvers, Rothschild et la Banque de Paris et des Pays-Bas ont alors créé un fonds spécial de 20 millions de francs pour sauver les banques touchées.
📌 Les contemporains ont vu le krach le comme le résultat d’une lutte financière et politique entre la gauche libérale et la droite conservatrice et légitimiste.
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❓QUIZZ : Dans lequel de ses roman Zola s’est-il inspiré de la crise de l’Union générale ?
✅ Réponse : Dans le roman L’Argent dont l’action se situe sous le Second Empire avec Aristide Saccard dans le rôle de Bontoux.
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