Retour du maire
Le 21 mai 1945, Édouard Herriot, rentré de captivité, est de retour à Lyon. Une réception chaleureuse et enthousiaste lui est donnée. Il reprend son fauteuil de maire qu’il avait occupé de novembre 1905 jusqu’à septembre 1940. Mais qu’a-t-il fait pendant la guerre ?
📌 Face à l’avancée allemande, Édouard Herriot avait suivi le gouvernement à Bordeaux, puis à Clermont-Ferrand et enfin à Vichy. Lors du vote des 9 et 10 juillet 1940 devant l’Assemblée nationale réunie à l’opéra de la station thermale, il avait rendu hommage au maréchal Pétain le 9 juillet : « Autour de M. le maréchal Pétain, dans la vénération que son nom inspire à tous, notre nation s’est groupée en sa détresse. Prenons garde de ne pas troubler l’accord qui s’est établi sous son autorité. Nous aurons à nous réformer, à rendre plus austère une République que nous avions faite trop facile, mais dont les principes gardent toute leur vertu. » mais il s’était abstenu volontairement lors du vote du 10 juillet accordant les pouvoirs constituants à ce dernier.
📌 Il avait défendu les 27 parlementaires français opposés à l’armistice qui pour tenter de continuer la lutte avaient rejoint l’Afrique du Nord le 20 juin 1940. Franc-maçon notoire, extrêmement populaire à Lyon et opposé aux mesures antijuives prises par le régime de Vichy (il avait refusé de publier des listes de Juifs), il avait fini par être démis de ses fonctions le 20 septembre 1940.
📌 En 1942, il avait renvoyé sa Légion d’honneur à Pétain pour protester contre son attribution à des membres de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF), ce qui lui avait valu d’être assigné à résidence à l’hôtel des Thermes d’Évaux-les-Bains (Creuse). Il avait ensuite été transféré, avec Guy La Chambre (ancien Ministre de l’Air) et Robert Jacomet (contrôleur général des armées), à la Villa Loisel.
📌 Sans cesse harcelé par les ultras-collaborationnistes, il avait été placé en résidence surveillée en septembre 1942, d’abord chez lui dans l’Isère puis dans un asile à Maréville près de Nancy après avoir feint la folie pour être déclaré inapte à la déportation.
📌 En août 1944, avec l’approche des Alliés à Paris, Laval avait envisagé de lui faire remettre les pouvoirs car il craignait que Pétain tente de traiter avec Eisenhower ou de Gaulle et il souhaitait barrer la route aux communistes autant qu’aux gaullistes. Le 12 août, il avait fait ramener Édouard Herriot à Paris avec l’accord du représentant du Reich Otto Abetz. Après un dernier déjeuner à Matignon avec Laval et Otto Abetz le 17 août 1944, Herriot – initialement favorable à ce plan – avait fini par refuser. Il n’avait cepandant pas saisi la possibilité qui lui avait alors été offerte de fuir déclarant : « Je dois suivre mon destin. » Arrêté, il avait été envoyé Allemagne à Potsdam où il restera neuf mois avant d’être libéré début mai 1945.
📌 Édouard Herriot laisse l’image d’un homme politique qui à la nouvelle de la défaite aura tenté de sauver autant qu’il pouvait la ville de Lyon et la République. Il aura opposé une certaine résistance à Vichy et entretenu des relations discrètes avec quelques groupes de résistance sans toutefois faire de choix affirmés.
📌 Il poursuivra sa carrière politique avec la double casquette de maire de Lyon et de président de l’Assemblée nationale de la nouvelle IVème République (à partir 1947) jusqu’à son décès le 26 mars 1957.
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👂 Conférence CHRD Lyon : Édouard Hérriot dans la seconde Guerre Mondiale
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