
Écrivain révolté
Le 2 juillet 2019, une plaque est posée à l’angle rue Franklin – rue d’Enghien pour rappeler le mariage d’Albert Camus (1913-1960) avec Francine Faure (1914-1979) le 3 décembre 1940 à la mairie du 2ème arrondissement de Lyon.
📌 Le jour de son mariage, notre auteur n’a écrit que quelques essais et pièces de théâtre mais il s’est attelé à la rédaction de L’Étranger et du Mythe de Sisyphe qui paraîtront tous deux en 1942 :
« Je disais que le monde est absurde et j’allais trop vite. Ce monde en lui-même n’est pas raisonnable, c’est tout ce qu’on peut en dire. Mais ce qui est absurde, c’est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l’appel résonne au plus profond de l’homme. L’absurde dépend autant de l’homme que du monde. Il est pour le moment leur seul lien. Il les scelle l’un à l’autre comme la haine seule peut river les êtres. » (extrait du Mythe de Sisyphe).
📌 Touché par la tuberculose durant son enfance à Alger, Camus n’a pas pu s’engager dans l’armée mais il a pris la direction du journal clandestin Combat à partir de 1943.
📌 Il a rencontré Maria Casarès en juin 1944 avec qui il a développé une relation amoureuse passionnée et échangé pas moins de 865 lettres… C’est en seconde noce qu’il se marie avec Francine Faure ce 3 décembre 1940. L’idylle à distance qu’il continuera de mener avec Maria Casarès fera beaucoup souffrir sa femme sans aller jusqu’au divorce.
📌 Contemporain d’André Gide, de Jean-Paul Sartre et de René Char, notre écrivain a aussi été influencé par la philosophe Simone Weil qu’il considérait comme « le seul grand esprit de notre temps ». Après la guerre, il a publié La Peste (1947) et surtout L’Homme révolté (1951).
📌 Du point de vue intellectuel, Camus refuse l’existentialisme et le marxisme de son temps. Il propose à la place le concept de révolte (contre la mort et l’injustice) qu’il envisage comme seule position philosophique cohérente et seule manière de sauver les hommes du nihilisme. Il considère en effet que si on ne peut échapper individuellement à la mort – condition mortelle partagée par tous – la révolte de chacun contre cette absurdité peut faire naître un mouvement de solidarité ou de complicité entre les hommes.
📌 Lors de la guerre d’Algérie, il jouera l’apaisement mais son ‘Appel pour une Trêve Civile‘ prononcé le 22 janvier 1956 ne sera reçu ni par les pieds-noirs ni par les indépendantistes algériens.
📌 En dénonçant la misère en Kabylie, en s’opposant à la peine de mort en France ou en militant contre le Franquisme en Espagne, Albert Camus a témoigné d’un engagement constant pour la justice et la liberté.
📌 Le Prix Nobel de littérature est venu récompenser l’ensemble de son œuvre en 1957. Il est décédé dans un violent accident de voiture dans l’Yonne le 4 janvier 1960 à l’âge de 46 ans.
~
✍️ “Celui qui désespère des événements est un lâche, mais celui qui espère en la condition humaine est un fou.”
✍️ “Ce n’est pas la révolte en elle-même qui est noble, mais ce qu’elle exige.”
✍️ “La liberté est un bagne aussi longtemps qu’un seul homme est asservi sur la terre.”
✍️ “J’ai compris qu’il ne suffisait pas de dénoncer l’injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre.”
✍️ “Les doutes, c’est ce que nous avons de plus intime.”
✍️ “La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent.” L’homme révolté. Albert Camus.
~
© ExploraLyon – Le jeu de piste sur l’histoire de Lyon
Cet article vous a plus ? Partagez-le !