
Fermeture de l’Hôpital de l’Hôtel-Dieu
Le 18 octobre 2010, le dernier service médical de l’Hôtel-Dieu de Lyon était fermé après plus de 800 ans de service comme hôpital.
📌 Fondé en 1184 par les frères Pontifes près du pont de la Guillotière, l’Hôtel-Dieu de Lyon était destiné aux voyageurs pauvres et malades. À partir du XIVe siècle, la ville fit face à des épidémies et à partir du XVIe siècle à des crises sociales et religieuses, notamment la Grande Rebeyne d’avril 1529. Cette révolte frumentaire impliquant près de 2000 Lyonnais indigents et de condition simple poussa la bourgeoisie lyonnaise à créer en plus l’Aumônerie Générale en 1533. Cette institution chargée d’organiser l’aide aux pauvres et de contrôler la mendicité ouvrit la voie à la construction de l’hôpital de la Charité en 1633. L’Hôtel-Dieu et l’hôpital de la Charité furent ainsi en concurrence pendant trois siècles.
📌 Ces deux hôpitaux furent durement touchés par la Révolution française et le siège de Lyon de 1793, lorsque la ville, rebelle face à la Convention nationale jacobine, fut réprimée par l’Armée des Alpes après un siège de deux mois. Leurs biens furent confisqués, et afin d’effacer toutes références religieuses, ils furent renommés « hospice général des malades » (pour l’Hôtel-Dieu) et « hospice des vieillards et orphelins » (pour la Charité). Ils perdirent du personnel (pour certains guillotinés) et connurent de graves difficultés financières.
📌 En 1796, une première réunion administrative fut tentée, mais ce n’est qu’en 1802, sous l’impulsion du ministre de l’Intérieur Jean-Antoine Chaptal, que ces deux hôpitaux fusionnèrent officiellement pour former les Hospices Civils de Lyon (HCL). Un conseil d’administration, composé du préfet, des maires de Lyon et de citoyens désignés, fut instauré pour gérer cette nouvelle entité, qui bénéficia du rétablissement des octrois par Napoléon pour stabiliser ses finances.
📌 Agrandi en 1764 selon les plans de l’architecte Jacques-Germain Soufflot (1713-1780), l’Hôtel-Dieu gagna une opulente façade néoclassique donnant sur le Rhône, symbole de l’essor économique de Lyon. À l’entrée, les statues des monarques mérovingiens Childebert et Ultrogothe furent ajoutés pour rappeler le tout premier hôpital lyonnais fondé en 549 sur les bords de Saône.
📌 Dès la deuxième moitié du XIXe siècle, l’Hôtel-Dieu devint un centre d’excellence médicale, notamment en anesthésie et chirurgie grâce à des figures comme Amédée Bonnet (1809-1858), Léopold Ollier (1830-1900) ou encore Antonin Poncet (1849-1913).
📌 À la Libération de Lyon en septembre 1944, le dôme de l’Hôtel-Dieu prit feu suite à des échanges de tirs avec des miliciens et fut consumé par les flammes. Laissé à l’abandon en raison des coûts de reconstruction, il fut restauré selon les plans de Soufflot entre 1957 et 1972. La Charité, jugée insalubre, fut désaffectée en 1921 et démolie en 1933-1936 à l’exception de l’emblématique clocher de l’église sauvé grâce à une mobilisation citoyenne.
📌 Entre 2007 et 2010, les services médicaux de l’Hôtel-Dieu ont été transférés vers trois pôles des HCL (nord, sud, est). Le Grand Hôtel-Dieu a été rénové et reconverti. Il accueille à présent un hôtel, des bureaux, des logements, des bars, des restaurants et des boutiques comme par exemple les Soieries Brochier. Ses cours et jardins sont désormais ouverts toute l’année pour le plus grand bonheur des lyonnais.
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📍 1 Place de l’Hôpital, 69001 Lyon
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