Presse de Combat
Le 17 juin 1944, l’imprimerie des journaux clandestins ‘Combat‘, ‘Défense de la France‘ et ‘Action‘, située rue Viala, est investie par les Allemands aidés de 150 miliciens.
📌 Une dizaine de résistants sont alors surpris dont André Bollier – responsable de la fabrication du journal. Cet étudiant de Polytechnique avait créé une fausse société de géophysique pour couvrir l’activité clandestine et importer du papier… d’Allemagne. Il avait aussi inventé un procédé de photogravure permettant de composer le journal à Lyon pour l’imprimer ensuite via un réseau de 14 imprimeries réparties en Zone Libre. Arrêté et torturé le 19 mars 1944 il n’avait pas été identifié et avait réussi à s’échapper le 2 mai pour rejoindre à nouveau la presse résistante.
📌 Ce 17 juin 1944, il se trouve dans son imprimerie clandestine rue Viala quand est crié à l’extérieur “Police, rendez-vous !“. Des coups de feu claquent et Bollier réplique avec son parabellum avant de fuir dans la rue arrière avec Marie Guézennec. C’est alors qu’ils pensent être sortis d’affaire qu’une rafale les fauche tous les deux. Grièvement blessé, Bollier décide de se tirer une balle en plein cœur pour ne pas être pris vivant. Ses camarades Paul Jaillet et Francisque Vacher sont également tués dans l’assaut.
📌 Le journal ‘Combat’ édité dans cette imprimerie était né en décembre 1941 de la fusion des journaux ‘Vérités’ d’Henri Fresnay et ‘Liberté’ de François de Menthon. Le Mouvement de Libération Nationale (MLN) regroupant les groupes résistants de la zone sud avait lui aussi pris le nom de ‘Combat‘ après sa fusion avec le groupe ‘Liberté’. L’atelier de Lyon permettait d’imprimer clandestinement près d’1 500 000 exemplaires.
📌 Grâce au courage de ces résistants , les Français avait pu se passer sous le manteau un bulletin bi-hebdomadaire libre pendant tout le temps de la guerre. Contrairement à la presse collabo, ‘Combat’ informait de la réalité du nazisme, de la collaboration, des actions paramilitaires de la Résistance et soutenait De Gaulle contre Vichy. Son tirage global était passé de 10 000 exemplaires en 1941 à 50 000 exemplaires en novembre 1943 et 250 000 exemplaires en mai 1944 ! En première page de chacun des 58 numéros édités apparaissait cette citation de Georges Clemenceau : « Dans la guerre comme dans la paix, le dernier mot est à ceux qui ne se rendent jamais ».
📌 Deux mois et demi après la destruction de cette imprimerie clandestine, la ville de Lyon sera libéré par les Alliés remontant la vallée du Rhône.
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💬 « Ce que nous aurons à défendre, c’est un bien plus précieux encore que nos existences, nos foyers et la douce terre française. C’est la liberté de nos esprits, c’est notre conception du monde et de la vie. Voilà ce qu’il faut dire et répéter autour de vous… » Henri Fresnay (fondateur du mouvement et journal Combat), Conférence devant des officiers de réserve, 1939.
💬 « La vie ne vaut pas cher, mourir n’est pas grave. Le tout, c’est de vivre conformément à l’honneur et à l’idéal que l’on se fait. » Berty Albrecht, avant de mourir le 31 mai 1943.
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📍 Une presse « Minerve » identique à celle utilisée dans l’atelier clandestin d’André Bollier est actuellement exposée au Centre d’histoire de la Résistance et de la déportation 14 avenue Berthelot – 69007 Lyon.
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