Lyon anarchiste ?
Le 15 septembre 1870, Mikhaïl Bakounine arrive à Lyon pour soutenir la toute nouvelle ‘Commune de Lyon’. Il est accompagné de deux vétérans de l’insurrection polonaise de 1863 (contre l’Empire Russe).
📌 Déchu de sa nationalité russe par le Tsar et chassé pour appel à la sédition par presque tous les Empires et royaumes européens, notre théoricien de l’anarchisme avait déjà participé activement à la Révolution française de 1848 qui avait fini par accoucher… du Second Empire.
📌 La capitulation de Napoléon III à Sedan le 2 septembre 1870 permet d’espérer un nouveau changement de régime au moment où la France battue par la Prusse plonge dans une quasi-guerre civile.
📌 A Lyon, un ‘Comité de Salut public’ composé de Républicains et d’une minorité de militants de l’Association Internationale des Travailleurs (AIT) a proclamé la République le 4 septembre et hissé le drapeau rouge sur le beffroi de l’Hôtel de ville.
📌 En plus de destituer les cadres du régime impérial, ce Comité de Salut Public a libéré les détenus politiques et enrôlé 10.000 personnes dans la nouvelle garde nationale mobile. Il s’auto-dissout cependant le 16 septembre avec l’élection municipale du maire modéré Jacques-Louis Hénon.
📌 A son arrivée, Bakounine s’étonne de l’alliance de l’AIT avec les Républicains… Il va rapidement tenir des conférences pour organiser les travailleurs et pour mettre en place un plan d’insurrection plus radical.
📌 L’enjeu est de savoir si le renversement du Second Empire va permettre d’instaurer une République démocratique et sociale ou une République bourgeoise. Ne risque-t-on pas de voir se recycler dans cette dernière des hommes comme Léon Gambetta ou Adolphe Thiers (qui avait réprimé la révolte des Canuts) ? Une partie importante de la bourgeoisie française semble même préférer la victoire des armées prussiennes à l’instauration d’une république sociale…
📌 Le coup de force de Bakounine et de ses amis va culminer le 28 septembre avec la prise d’otage du maire Jacques-Louis Hénon et du Préfet Paul Challemel-Lacour et la proclamation d’une « Fédération révolutionnaire des communes combattantes » en remplacement du gouvernement de la Défense nationale.
📌 Mais cette tentative se soldera par un échec quand les ouvriers de la Croix-Rousse descendront à l’Hôtel de Ville sans armes et qu’ils se retrouveront face à la Garde nationale des quartiers bourgeois… en armes.
📌 Après ce premier échec de la Commune de Lyon, Bakounine s’échappera dans la nuit du 29 septembre. Il reviendra tenter un deuxième soulèvement à Lyon au printemps 1871.
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💬 “L’État n’est pas la patrie, c’est l’abstraction, la fiction métaphysique, mystique, politique, juridique de la patrie. Les masses populaires de tous les pays aiment profondément leur patrie ; mais c’est un amour réel, naturel. Pas une idée : un fait… Et c’est pour cela que je me sens franchement et toujours le patriote de toutes les patries opprimées.” Bakounine.
💬 “L’État a toujours été le patrimoine d’une classe privilégiée quelconque : classe sacerdotale, nobiliaire, bourgeoise ; classe bureaucratique à la fin, lorsque, toutes les autres classes s’étant épuisées, l’État tombe ou s’élève, comme on voudra, à la condition de machine.” Bakounine.
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👉 Histoires lyonnaises – Lyon, capitale de l’anarchisme.
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© ExploraLyon – Le jeu de piste sur l’Histoire de Lyon
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