Nostradamus
Le 14 décembre 1503 est né en Provence Michel de Nostre-Dame – alias Nostradamus – formé comme médecin à Perpignan et connu à Lyon pour avoir fait imprimer pour la première fois ses Prophéties dans notre ville en 1555 et pour avoir soigné les malades de la peste en 1547.
📌 La 1ère édition de ses Prophéties comprend 353 quatrains écrits dans un style mélangeant le français moyen, le latin et le grec. Elles est composées en plus d’anagrammes, de références mythologiques variées et de figures de style différentes.
📌 Éditée pour la première fois chez l’imprimeur Mathieu Bonhomme au printemps 1555, il existe un exemplaire original à Albi, un autre à Vienne et un dernier en Autriche. La deuxième édition des Prophéties a été imprimée en 1557 chez Antoine du Rosne. Elle comprenait 286 nouveaux quatrains, toujours plus mystérieux les uns que les autres.
📌 Le style nébuleux des prophéties de Nostramus fait qu’elles semblent toujours s’appliquer à certains évènements contemporains et beaucoup d’amoureux des prophéties accordent encore aujourd’hui une forme de prescience à leur auteur.
📌 Un peu moins charlatan dans le domaine médical, le remède trouvé par Nostradamus contre la peste l’avait mis en concurrence à Lyon avec un certain Philibert Sarrasin comme le rapporte M. Audin dans la Revue d’histoire de Lyon (1911) :
✍️ « Le 19 avril 1547, le Consulat (conseil municipal) arrêta que la procession des pauvres de l’Aumône générale, qui devait se faire le dimanche suivant, n’aurait pas lieu, attendu les grandes chaleurs et la peste qui pullulait et augmentait de jour en jour à Lyon. Ce fut alors que Michel de Nostradamus, qui était tout à la fois médecin et astrologue et demeurait à Salon-de-Provence, fut appelé à Lyon par le Consulat pour venir au secours des pestiférés. Nostradamus quitta Salon et courut soigner les pestiférés lyonnais. Un des savants médecins de cet endroit, nommé Sarrazin et docteur de la Faculté de Montpellier, voulut arrêter seul et sans le secours de personne les progrès de la contagion. Il ambitionnait la gloire du médecin de Salon et croyait se faire à Lyon une réputation semblable à celle que Nostradamus s’était faite à Aix. S’il en avait le dévouement, il lui manquait la science et cependant les historiens de Montpellier et de Lyon le considèrent encore comme un des plus doctes personnages de cette époque.
Nostradamus qui était fort modeste, quoique connaissant parfaitement sa valeur, fit part à Sarrazin des observations qu’il avait recueillies à Aix et l’engagea à suivre une autre route, s’il voulait arrêter les progrès du fléau. Les Lyonnais, peu satisfaits des remèdes de leur compatriote, allèrent trouver Nostradamus (lequel guérissaient en cachette et pour ne point fâcher Sarrazin les malheureux qui venaient le consulter). Ils se jetèrent à ses pieds et lui demandèrent à grands cris de ne point les abandonner. Celui-ci leur fit cette réponse : je veux bien vous secourir, mais laissez-moi expérimenter à ma manière. J’honore beaucoup, ajouta-t-il, le célèbre docteur Sarrazin, mon collègue, mais comme mes remèdes diffèrent des siens, je désire que vous choisissiez celui qui doit rester médecin de votre ville, et que vous optiez à l’instant même pour l’un ou pour l’autre, pour moi ou pour Sarrazin. À ces mots toute la population s’écria : “C’est le docteur Nostradamus que nous choisissons, le libérateur de la ville d’Aix!”. Un mois après, la joie était peinte sur tous les visages, le fléau dévastateur n’existait plus et le docteur Nostradamus, comblé d’honneurs et de présents, retournait triomphant à Salon, escorté des autorités de la ville que sa science et son dévouement avaient sauvée. »
📌 Nostradamus est décédé le 2 juillet 1566 à Salon-de-Provence, dans des circonstances qu’il avait prédites deux ans auparavant dans un quatrain, à savoir près de son lit et d’un banc de bois, de retour d’un voyage où il avait représenté sa ville devant le roi. Ses restes reposent aujourd’hui dans la collégiale Saint-Laurent de Salon-de-Provence.
📌 Les Centuries VIII à X complètes, précédées d’une lettre au roi de France Henri II datée de Salon-de-Provence le 27 Juin 1558 ont été publiées à titre posthume à Lyon chez Benoît Rigaud en 1568.
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