
Ouvriers en Résistance
Le 13 octobre 1942, des grèves de protestation débutent à la SNCF d’Oullins contre l’envoi d’ouvriers en Allemagne.
📌 Elles vont rapidement s’étendre aux autres entreprises lyonnaises comme la SIGMA, la SOMUA (Vénissieux), la CRE (Caluire) ou encore les automobiles Berliet (Monplaisir). On compte 12 000 grévistes !
📌 Des transferts massifs de main-d’œuvre avaient été décidés par l’Allemagne nazie pour nourrir son économie de guerre. La mise en place de ces transferts avait été confiée par Hitler à Fritz Sauckel surnommé le « négrier de l’Europe ».
📌 Ses demandes avaient été appliquées par l’État français de Vichy par l’intermédiaire de Laval qui avait négocié fin 1942 le système de la « Relève » : pour trois ouvriers envoyés, un prisonnier était libéré. « Je souhaite la victoire de l’Allemagne, parce que sans elle, le bolchevisme s’installerait partout » Laval.
📌 Un premier recrutement pour les territoires occupés avait été décidé suite à l’ordonnance « Sauckel » du 5 juin 1942. Cette ordonnance n’avait permis d’obtenir que 60 000 ouvriers français sur les 250 000 demandés.
📌 L’annonce début octobre 1942 d’un deuxième recrutement forcé de 250 000 travailleurs est à l’origine de cette grève qui part de Lyon et s’étend rapidement à tout le Rhône. La presse et les radios clandestines font leur possible pour donner un grand retentissement au mouvement.
📌 Mais la Résistance n’a que peu d’alternatives matérielles à offrir aux milliers d’ouvriers concernés. Des milliers de Français sont déjà cachés dans des fermes sous de fausses identités et tout le monde ne veut pas prendre le risque de rejoindre le maquis.
📌 À force de répression et devant l’ampleur du défi, la grève prendra malheureusement fin quatre jours plus tard le 17 octobre 1942.
📌 Des milliers de travailleurs prendront donc à contrecœur la direction de l’Allemagne nazie. Une troisième exigence de Sauckel l’année suivante – le 16 février 1943 – entraînera la création du STO (Service du Travail Obligatoire).
📌 640 000 Français au total ont été obligés de travailler pour le Reich en Allemagne – en plus du million de prisonniers déjà présent – soit environ 15% des travailleurs demandés à la France.
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