Amitié franco-polonaise
Entre le 13 février et le 17 février 1832, des groupes d’officiers polonais réfugiés sont de passage à Lyon.
📌 Ils sont les rescapés du soulèvement du Royaume de Pologne contre le Tsar de Russie Nicolas Ier qui a duré 10 mois de novembre 1830 à septembre 1831.
📌 À l’instar des Français qui avaient renversé Charles X en juillet 1830 pour le remplacer par Louis-Philippe et des Belges qui avaient fait sécession du royaume des Pays-Bas en juillet 1831, les Polonais espéraient s’imposer face au Tsar de Russie. En effet, leur pays avait été placé sous l’autorité de ce dernier depuis le Congrès de Vienne de 1815. Ce Congrès réorganisant l’Europe à l’issue des guerres napoléoniennes avait prévu une nouvelle Constitution pour la Pologne prévoyant un certain nombre de droits que les Polonais entendaient faire respecter.
📌 L’ancien Duché de Varsovie créé par Napoléon avait en effet été raboté de ses territoires orientaux pour former un “Royaume de Pologne” placé sous tutelle de la Russie. Or le Tsar n’avait e ude cesse de réduire les libertés publiques (liberté de la presse, liberté de réunion…) et de persécuter les organisations indépendantistes et patriotiques polonaises au point se susciter un soulèvement national.
📌 Le lieutenant Piotr Wysocki avait été à l’initiative de l’insurrection mais toute la noblesse polonaise n’avait pas suivi. Des volontaires de pays européens étaient venus prêter main forte à l’armée polonaise comme par exemple le médecin français Joseph-François Malgaigne, spécialiste de l’anesthésie à l’éther.
📌 Malgré plusieurs victoires héroïques, l’insurrection avait échouée faute de soutien à l’étranger et Varsovie était tombé le 8 septembre 1831. L’armée avait été dissoute et la répression qui avait suivi avait poussé des milliers de Polonais à l’exil.
📌 Cette “Grande Émigration” avait concerné dans un premier temps les militaires impliqués dans l’insurrection qui étaient passés par la Prusse ou l’Autriche. Elle avait ensuite concerné les nombreux civils qui voulaient éviter la déportation forcée à l’Est. Les polonais avaient choisi majoritairement la France car l’opinion publique leur était particulièrement favorable. Tous se souviennent en effet de Marie Walewska – maîtresse de Napoléon – du général Poniatowski ou encore des fameux lanciers polonais de la Garde impériale.
📌 Mais la monarchie de Juillet va freiner l’accès de la capitale à ces réfugiés. Ces derniers sont vus comme de potentiels bonapartistes susceptibles de renforcer un coup organisé par les nostalgiques de l’Empire. Ces 10 000 patriotes polonais sont donc principalement accueillis en province et à Lyon, ville chère au cœur de Napoléon à l’époque.
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❓QUIZZ : Quel pianiste célèbre appartenant au mouvement romantique – alors âgé de 20 ans – fait partie des réfugiés polonais ?
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🖼️ Bataille d’Ostrołęka du 26 mai 1831, Juliusz Kossak, 1873.
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© ExploraLyon – Le jeu de piste sur l’Histoire de Lyon
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