Abd-el-Kader à Lyon
Le 12 décembre 1852, Abd-el-Kader et sa suite arrivent à Lyon. Mais pourquoi cette visite dans notre ville du plus grand opposant algérien à la colonisation française de l’Algérie ?
📌 En juillet 1830, la France de la Restauration avait conquis la régence d’Alger qui appartenait auparavant aux Ottomans (Turcs). La monarchie de Juillet s’était ensuite lancée dans la conquête des côtes et de l’arrière pays algérois. Certaines tribus avaient accepté ce changement d’occupant mais d’autres non.
📌 Abd-el-Kader avait fédéré une majorité de tribus de l’Ouest algérien pour s’opposer aux français. Il avait créé le premier État Algérien autonome (théocratique) en 1832 avec pour capitale Mascara (puis Tagdemt) et combattu vaillamment pendant 11 ans de 1836 à 1847. Il était estimé des deux camps pour sa clémence envers les prisonniers ainsi que pour ses qualités d’orateur et de chef de guerre.
📌 La pression constante du général Bugeaud, la prise de sa smalah (ville ambulante) par le duc d’Aumale le 16 mai 1843 et la perte du soutien logistique du Royaume de Maroc suite à la bataille d’Isly du 14 août 1844 l’avaient obligé à la reddition le 23 décembre 1847. Après sa défaite, la France avait créé trois départements : celui d’Oran à l’ouest, celui d’Alger au centre et celui de Constantine à l’Est.
📌 L’Émir avait été emprisonné avec ses proches au château d’Amboise. La révolution de 1848 avait amené Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence – futur Napoléon III après le coup d’État du 2 décembre 1851. C’est pour se démarquer du régime précédent que Napoléon III décide de libérer Abd-el-Kader. Il lui offre une pension annuelle de 100 000 francs contre la promesse de ne plus fomenter de troubles en Algérie.
📌 Abd-el-Kader choisit de s’exiler en Syrie et passe par la ville de Lyon sur son chemin. C’est l’occasion pour lui d’assister à des manœuvres militaires au Grand Camp de La Doua avant de repartir pour Avignon le lendemain.
📌 Le chef soufi s’est finalement installé à Damas où il s’est consacré à l’écriture mystique, à la théologie et à la philosophie. Il a marqué la communauté internationale en juillet 1860 quand il s’est s’interposé avec ses fils devant le massacre de la communauté chrétienne par les Druzes – un massacre qui a tout de même fait 5000 morts dans une communauté estimée à 20000 personnes.
📌 Lui qui avait réalisé le pèlerinage à la Mecque dans sa jeunesse, il n’a eu de cesse d’approfondir sa foi et sa connaissance au cours de sa retraite. Il est décédé à Doumer (près de Damas) à l’âge de 76 ans le 26 mai 1883 et a été enterré à côté du grand maître soufi Ibn Arabi.
📌 Le corps d’Abd-el-Kader a été rapatrié au cimetière d’El Alia à Alger en 1965.
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👉 📖 Écrits spirituels de l’Émir Abd el-Kader (extraits du Kitâb al-Mawâqif)
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📍 Place Emir Abd el-Kader, 69007 Lyon
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© ExploraLyon – Le jeu de piste sur l’histoire de Lyon
Reddition d’Abd-el-Kader, Augustin Régis (1847)
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