« Vivre libre ou mourir »
Le 10 mars 1944, le lieutenant Tom Morel est tué dans une opération de la Résistance.
📌 Né le 1er août 1915 dans une famille de la bourgeoisie lyonnaise, Théodose Morel avait fait de brillantes études chez les jésuites au lycée Notre-Dame de Mongré de Villefranche puis à l’externat Saint-Joseph de Lyon avant de préparer le concours de Saint-Cyr où il était entré en 1935.
📌 Il avait choisit le 27e Bataillon de chasseurs alpins (officiel) basé à Annecy en 1937 et suivit une formation de haute montagne à Chamonix qui lui avait permis de devenir chef de la section d’éclaireurs skieurs (S.E.S.).
📌 Affecté au front des Alpes, il avait mené des combats victorieux face à l’assaillant italien. Le 12 juin 1939, il s’était par exemple distingué en faisant 5 prisonniers et en s’emparant d’un matériel important. Blessé le 18 juin, il avait continué de commander sa section pour repousser les troupes italiennes près du col du Petit-Saint-Bernard les 20 et 22 juin. A seulement 24 ans, il avait déjà reçu deux citations pour ses faits d’armes en plus d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur.
📌 A l’été 1940, il avait retrouvé dans l’armée d’armistice un 27e B.C.A. reconstitué sous le commandement du chef de bataillon Vallette d’Osia. Sous l’autorité de celui-ci, tous s’étaient orientés vers la préparation de la revanche : entraînement forcené, préparation d’une mobilisation clandestine, cache d’armes soustraites à la commission d’armistice… En 1941, il avait été affecté comme instructeur à Saint-Cyr – replié à Aix-en Provence – où il avait implicitement encouragé ses élèves à entrer en résistance.
📌 Démobilisé en novembre 1942 à la suite de la dissolution de l’armée d’armistice consécutive de l’invasion de la zone sud par les allemands, il avait rejoint la Haute-Savoie et s’était engagé dans l’action clandestine sous le pseudonyme de “Tom”. Il avait organisé les volontaires qui étaient nombreux à fuir le service du travail obligatoire (STO) en Allemagne mis en œuvre en février 1943.
📌 Fin janvier 1944, il avait reçu la mission d’organiser la réception au plateau des Glières des parachutages d’armes massifs programmés depuis Londres. Les effectifs de son maquis s’étaient progressivement étoffés jusqu’à atteindre 300 résistants ; un ensemble disparate de réfractaires au STO, membres des mouvements de jeunesse catholique, anciens du 27e B.C.A, militants communistes et Républicains espagnols auxquels Tom Morel avait insufflé « l’esprit des Glières » et choisissant pour devise « vivre libre ou mourir ».
📌 A partir de février 1944, de nombreux accrochages s’étaient produisent avec les groupes mobiles de réserve (G.M.R.) et la Milice de Vichy qui encerclait le plateau. Tom Morel avait réussit une première opération commando à Saint-Jean-de-Sixt. Il avait décidé d’en tenter une seconde plus audacieuse contre l’état-major du G.M.R. Aquitaine à Entremont dans la nuit du 9 au 10 mars avec une centaine d’hommes.
📌 Cette nuit là, le groupe commandé par Tom Morel réussit à prendre l’hôtel de France où siège l’état-major des G.M.R. et à désarmer les miliciens. Au moment d’arrêter leur commandant – le CDT Lefèvre – mais ce dernier a dissimulé une arme et la dégaine subitement au moment où Tom Morel et son camarade Georges Decour entrent dans son bureau. Les deux sont mortellement touchés. Les maquisards remonteront leur corps sur le plateau de Glières pour les y enterrer le 13 mars suivant après une cérémonie religieuse.
📌 Le plateau des Glières sera malheureusement pris d’assaut par la Wehrmacht aidée de la milice le 26 mars suivant. Malgré ces pertes, la Haute-Savoie parviendra à se libérer par les seules forces de la Résistance dès le 19 août 1944.
📌 Tom Morel est aujourd’hui inhumé au cimetière militaire de Morette devenu la nécropole nationale des Glières.
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📍 Place Morel, 69001 Lyon
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