La famille au pouvoir
Le 29 juillet 1802, un arrêté consulaire nomme archevêque de Lyon l’abbé Joseph Fesch. Il sera sacré à Notre Dame de Paris par le légat Caprara le 15 août suivant et viendra s’installer à Lyon le 4 décembre 1802.
📌 Né à Ajaccio le 3 janvier 1763, il est l’oncle de Napoléon ; plus précisément le demi-frère de la mère de Napoléon puisque son père – officier suisse au service de Gênes – avait épousé en secondes noces Angèle-Marie Pietra Santa, mère de Letizia Bonaparte.
📌 Ordonné prêtre après son séminaire à Aix-en-Provence, Joseph Fesch avait renoncé à l’état ecclésiastique aux débuts de la Révolution française pour organiser un club de Jacobins à Bâle. Il avait ensuite rejoint l’armée française comme garde-magasin puis en 1795 en qualité de commissaire des guerres sous les ordres de son neveu le général Bonaparte lors de la campagne d’Italie (24 mars 1796 – 7 avril 1797).
📌 Peu après le coup d’État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) renversant le Directoire au profit du Consulat avec Napoléon pour Premier Consul, il avait repris le costume ecclésiastique pour se rendre dans un couvent du Milanais où il s’était employé aux négociations préparatoires au Concordat. Âprement négocié, ce dernier avait été finalement signé avec le Pape Pie VII le 15 juillet 1801.
📌 A l’évêché de Lyon, il apaisera les tensions de l’église locale en amnistiant les curés réfractaires de la Révolution et en encourageant le retour des congrégations religieuses. Esthète, il accumulera un grand nombre de toiles pillées lors des conquêtes de Napoléon en Italie et en Europe.
📌 En récompense de ses bons et loyaux service, il sera nommé cardinal le 25 février 1803. Fin 1804, il arrivera à convaincre le Pape de monter à Paris pour assister au sacre de Napoléon malgré les 77 articles organiques sur le culte catholique promulgués unilatéralement par la France juste après la signature du Concordat. Il accueillera son neveu à Lyon lors de son chemin vers le sacre.
📌 Mais les dissentiments de Napoléon avec le Saint-Siège le placeront dans une position difficile à tenir. Il déclinera la proposition de devenir archevêque de Paris et devra jouer l’équilibriste entre fidélité au Pape et loyauté envers son neveu. La chute de Napoléon l’obligera à s’exiler à Rome une première fois en 1814 et une seconde fois en 1815 après la défaite de Waterloo.
📌 Sous la Restauration (1815-1830), Louis XVIII refusera le droit d’administrer son diocèse à notre cardinal. Pour autant, ce dernier refusera de se démettre de son titre d’archevêque préférant transfèrer ses pouvoirs à trois vicaires généraux : les abbés Courbon, Renaud et Bochard.
📌 Il passera les dernières années de sa vie à Rome dans l’études des lettres et des arts au milieu des centaines d’œuvres qu’il avait accumulées. Une partie de celles-ci se trouve actuellement au Musée des Beaux-Arts d’Ajaccio et une autre au Musée des Beaux Arts de Lyon. Il décèdera à Rome le 13 mai 1839.
📌 Le Concordat dont il avait favorisé la signature ne sera remis en cause qu’en 1905 avec la loi de séparation des Églises et de l’État.
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