...

Blog de l'Histoire de Lyon – 20 décembre 1870

Histoire de Lyon - 20 décembre 1870

République bourgeoise ou Commune Libre ?

Le 20 décembre 1870, des révolutionnaires assassinent au Clos Jouve le commandant de la Garde nationale Antoine Arnaud (né à la Croix-Rousse, le 30 mars 1831).

📌 Deux mois après le début de la guerre franco-prussienne, les combats ont déjà englouti les 9/10e de l’armée régulière et les troupes prussiennes envahissent le territoire national. La nouvelle de la bataille de Nuits-Saint-Georges du 18 décembre – où la 1ère Légion du Rhône était engagée – vient tout juste d’arriver à Lyon. C’est la deuxième confrontation avec les Prussiens en Bourgogne et on craint qu’ils ne tentent à nouveau de descendre vers Lyon.

📌 La question se pose de mobiliser à nouveau des gardes mobiles parmis les hommes en âge de se battre. C’est l’agitation à Lyon où les masses populaires sont de tendance républicaine voir anarchiste. Elles ne font plus confiance aux institutions depuis la capture de Napoléon III à Sedan le 2 septembre et la chute de l’Empire. Avec la proclamation de la IIIe République le 4 septembre, à Paris comme à Lyon, certains veulent le pouvoir du peuple !

📌 Une première Commune de Lyon avait d’ailleurs été proclamée en septembre à l’occasion du passage de l’anarchiste russe Bakounine. C’est une nouvelle fièvre insurrectionnelle communale qui tente à nouveau de s’emparer du pouvoir en ce mois de décembre face à la menace d’envahissement. La foule souhaite préparer la défense de la ville comme elle l’entend.

📌 C’est dans ce contexte que des émeutiers vont chercher le commandant Arnaud place de la Croix-Rousse. Ils veulent en effet que les commandants élus de la garde nationale rejoignent leur mouvement. Sauf que fidèle à sa conception de la République ce dernier refuse… La violence de la foule intimide les officiers subalternes d’autant que sur le moment la moitié de la troupe penche en faveur de l’insurrection. Le commandant tire en l’air pour repousser les assaillants mais il est désarmé puis traîné devant un tribunal improvisé. Condamné à mort il s’insurge « Assassins ! Lâches ! Vous demandez la République et vous ne voulez que le pillage ! » Emmené sur la place du Clos Jouve, il s’écrie au moment d’être fusillé : « Vive la république ! Vive Garibaldi ! ».

📌 L’insurrection sera finalement matée par la municipalité modérée de Jacques-Louis Hénon – élu maire le 15 septembre. Le commandant Arnaud sera enterré deux jours plus tard au cimetière de Loyasse dans un monument édifié par la ville qui versera au passage une pension à sa veuve et à ses 3 enfants.

📌 Par solidarité avec la Commune de Paris, les masses populaires favorables à une démocratie sociale tenteront à nouveau de se soulever en mars 1871. Le maire de Lyon Jacques-Louis Hénon organisera alors un défilé de soldats le 25 mars 1871. Cette réception solennelle des “héros en armes de Belfort” qui avaient résisté avec honneur au siège des Prussiens permettra d’introduire subtilement dans la ville des forces capables de stopper l’insurrection en cours.

📌 Très souvent favorable aux masses populaires citadines dont la majorité était issue, la garde nationale mobile sera dissoute en même temps que l’ensemble de la garde nationale par la loi du 25 août 1871. Seule une réserve militaire instituée par la loi du 27 juillet 1872 a désormais subsisté.

📌 En souvenir de notre commandant républicain, l’école Commandant Arnaud et la place du Commandant Arnaud ont été inaugurées respectivement en 1886 et 1890.
~
📍 Place du Commandant Arnaud, 69004 Lyon
~
© ExploraLyon – Le jeu de piste sur l’histoire de Lyon

Cet article vous a plus ? Partagez-le !

Seraphinite AcceleratorOptimized by Seraphinite Accelerator
Turns on site high speed to be attractive for people and search engines.