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Blog de l'Histoire de Lyon – 2 juin

Histoire de Lyon – 2 juin

Martyrs de Lyon

Sainte Blandine et Saint Pothin – premier évêque de Gaule – font partie des 48 chrétiens tués à Lugdunum en 177 ap. JC.

📌 Ils sont connus grâce à la « Lettre des chrétiens de Vienne et de Lyon à leurs frères d’Asie et de Phrygie » retrouvée par l’historien Eusèbe de Césarée (vers 339). Cette lettre rend compte d’une des premières persécutions de chrétiens qui s’est tenue sous le règne de l’empereur Marc Aurèle.

📌 D’origine grecque, Pothin avait été envoyé en Gaule vers 122 par Polycarpe, évêque de Smyrne et lui-même disciple de saint Jean. Il avait exercé son ministère avec ardeur jusqu’à son arrestation à Lugdunum. Ce jour là, il lui avait été demandé ainsi qu’à 47 autres condisciples de renier leur foi et de rendre un culte à l’Empereur. A leur refus s’était ajouté l’accusation d’anthropophagie car selon la rumeur, ces monothéistes se nourrissaient d’un Homme-Dieu (?). Ils avaient dès lors été condamné à mort.

📌 Interrogé une dernière fois par le gouverneur local qui lui demandait quel était le Dieu des chrétiens, Pothin lui aurait répondu : « Tu le sauras quand tu en seras digne ». Très âgé et de santé fragile, notre évêque avait ensuite été battu et était mort de ses blessures en prison deux jours plus tard. Ses condisciples – emprisonnés comme lui – avaient été soit décapités pour ceux qui avaient la citoyenneté romaine soit jetés dans l’Amphithéâtre des Trois Gaules pour être tués par les lions ou les taureaux.

📌 La résistance de Sainte Blandine qui avait survécu à son passage dans l’arène et avait du être égorgée avait impressionné jusqu’à ses bourreaux païens. Pour son témoignage courageux, l’Église l’a désigné comme Sainte Patronne de Lyon.

📌 Les chrétiens ont subi de nombreuses autres persécutions – par exemple sous Dioclétien de 303 à 311 – jusqu’à la proclamation du christianisme comme religion officielle de l’Empire Romain par l’empereur Théodose Ier le 8 novembre 392.

📌 Une salle souterraine de l’Antiquaille – ancien convent des Visitandines – est considérée depuis le XIXème siècle comme le cachot de saint Pothin. La crypte restaurée a été confiée à l’association ECCLY (Espace Culturel du Christianisme à Lyon) qui organise des conférences et des visites guidées📍49 montée Saint-Barthélémy, Lyon 5ème.

📌 Une église a été dédiée à Saint Pothin sur la rive gauche du Rhône en 1843 au📍127 rue de Créqui, Lyon 6ème.

📌 Lors de sa visite à Lyon en 1986, Jean-Paul II a embrassé le sol – non pas à sa descente de l’avion comme il le faisait généralement – mais dans l’amphithéâtre des Trois Gaules où a coulé le sang des premiers chrétiens martyrs de Gaule : « Ils n’ont pas voulu renier Celui qui leur avait communiqué sa vie et les avait appelés à être ses témoins. Nous savons qu’ils sont nombreux aujourd’hui encore, et dans toutes les parties du monde, ceux qui subissent les outrages, le bannissement et même la torture à cause de leur fidélité à la Foi chrétienne. En eux le Christ manifeste sa puissance. Les martyrs d’aujourd’hui et les martyrs d’hier nous environnent et nous soutiennent pour que nous gardions nos regards fixés sur Jésus. »
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❓QUIZZ : Quel rescapé de la persécution de 177 ap. JC a été arrêté et exécuté en 178 ap. JC avec 35 autres chrétiens ? Son soulier est conservé comme relique dans l’église Saint Paul de Lyon car il avait tenté de s’échapper en courant.
✅ RÉPONSE : ǝpodᴉdƎ ʇuᴉɐS
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© ExploraLyon – Le jeu de piste sur l’Histoire de Lyon

Histoire de Lyon – 2 juin
🖼️ Jean Léon Gérôme, La dernière prière des martyrs chrétiens. (1883) – Huile sur toile représentant une scène des jeux du Circus Maximus de Rome où les chrétiens sont livrés en pâture aux fauves, crucifiés et brûlés.

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✍️ Extrait de la Lettre des chrétiens de Vienne et de Lyon à leurs frères d’Asie et de Phrygie :
« Le bienheureux Pothin, qui exerçait à Lyon la charge d’évêque, avait plus de 90 ans. Sa santé était très chancelante, il avait peine à respirer tant il était épuisé. Mais avec l’aide de l’Esprit, il retrouva son ardeur, car il aspirait au martyre. On porta devant ses juges ce vieillard miné par l’âge et la maladie, mais vigilant et assuré en son âme que le Christ triompherait. Les soldats l’emmenèrent jusqu’à la tribune, les notabilités de la ville le suivaient, ainsi qu’une populace hurlante, comme s’il était le Christ en personne. Son témoignage fut sublime. Le gouverneur lui ayant demandé qui était le Dieu des chrétiens : « Tu le sauras si tu en es digne », répondit-il. Alors on le repoussa brutalement, et une grêle de coups s’abattit sur lui. Ceux qui étaient dans le voisinage le frappaient de leurs poings ou de leurs pieds, sans égard pour son grand âge, et ceux qui étaient loin lui lançaient tout ce qui leur tombait sous la main. Ils étaient convaincus d’offenser gravement les mœurs et la religion en ne le frappant pas. Ainsi croyaient-ils venger leurs dieux ! Il respirait à peine quand on le jeta en prison. Il expira deux jours après. Ainsi s’accomplit le grand dessein de Dieu, et Jésus Christ fit connaître sa compassion infinie. » – Eusèbe de Césarée. Histoire ecclésiastique V, I, 29-31, trad. France Quéré, dans Le livre des martyrs chrétiens, Paris, Centurion, 1988, p. 55.

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