Le 16 mars 1465, les grands féodaux du royaume de France publient un manifeste intitulé Pour le bien public et le redressement du royaume, formant la « Ligue du Bien Public ».
À Lyon, l’archevêque de Lyon, Charles II de Bourbon, prend parti pour cette Ligue, soutenu par son frère Jean II de Bourbon, tandis que le Consulat, représentant les bourgeois de Lyon, décide de rester fidèle au roi Louis XI. Cette fidélité s’explique par l’intervention royale de 1320, lorsque Philippe V avait créé le Consulat pour arbitrer les rivalités entre les bourgeois et l’archevêché sur l’administration de la ville.
Le manifeste prétend remédier au « désordonné et piteux gouvernement » de Louis XI, qui intègre des bourgeois et des membres de la petite noblesse dans son Conseil, menaçant les privilèges de la haute noblesse. En réalité, la révolte vise à défendre les intérêts féodaux que le roi cherche à réduire au profit d’une monarchie centralisée.
La Ligue réunit des grands seigneurs comme Charles de France (frère du roi), Charles le Téméraire (comte de Charolais, futur duc de Bourgogne), François II (duc de Bretagne), Jean de Calabre (duc de Lorraine), Jacques d’Armagnac (duc de Nemours) et Jean II de Bourbon (duc de Bourbon). André de Lohéac, compagnon de Jeanne d’Arc, reste en revanche fidèle au roi.
Louis XI mobilise une armée de fidèles, principalement issus de la petite noblesse, pour mater la révolte. La bataille indécise de Montlhéry, le 16 juillet 1465, au sud de Paris, ne désigne pas de vainqueur clair. Commencée en mai 1465, la guerre du Bien public s’achève en octobre 1465.
Le roi signe des traités de paix séparés : Conflans (5 octobre) avec Charles de France, Saint-Maur (29 octobre) avec Charles le Téméraire et les Bourbons, et Caen (23 décembre) avec François II. Il cède des territoires (Normandie, villes de la Somme), mais reprend rapidement l’avantage, punissant plus tard des seigneurs comme Jacques d’Armagnac (exécuté en 1477).
Cette lutte marque une étape vers la suprématie royale, qui atteint son apogée sous Louis XIV deux siècles plus tard. Après ces querelles féodales, le royaume s’engage, dès 1494, dans les guerres d’Italie, qui dureront jusqu’en 1559.
