Blog de l'Histoire de Lyon – 20 novembre 1870

Abattre Napoléon ?

Le 20 novembre 1870, la statue de Napoléon Ier place Carnot est renversée et le monument sur lequel elle repose est détruit au mois de février suivant.

📌 L’ensemble dédié à Napoléon Ier avait été inauguré le 19 septembre 1852 peu après le coup d’État du 2 décembre 1851 par lequel Napoléon III était devenu Empereur des Français comme son oncle 47 ans plus tôt.

📌 Mais après la capture de Napoléon III par les Allemands à Sedan le 2 septembre 1870 et la proclamation de la République depuis le balcon de l’Hôtel de Ville le 4 septembre, les Lyonnais majoritairement républicains souhaitent tourner la page du Second Empire. D’autant que le même jour les réservistes du Rhône et de Lyon – les “Mobiles” – essayent d’arrêter les premiers éléments de l’armée prussienne qui débarquent en Bourgogne à St-Jean-de-Losne.

📌 Trop monarchiste au goût des républicains et trop républicain au goût des monarchistes, celui qui a pourtant donné à la France son Code Civil, sa paix religieuse (Concordat), son Université et son organisation administrative est donc supprimé du paysage. L’ingratitude des Lyonnais peut apparaître choquante dans la mesure où Napoléon Ier avait choyé la ville en relevant les immeubles de la place Bellecour détruits à la Révolution, en relançant le commerce de la soie par ses nombreuses commandes pour l’armée et en créant le tribunal des prud’hommes.

📌 Napoléon III partageait lui aussi les préoccupations sociales de son oncle et avait fait beaucoup en matière d’urbanisme à Lyon même si l’annexion des communes suburbaines de la Croix-Rousse, Vaise et la Guillotière et la suppression de la mairie de Lyon n’avaient en revanche pas contribué à sa popularité.

📌 Rebaptisée place Perrache en 1871, la place sur laquelle Napoléon Ier trônait sera renommée place Carnot en 1889 pour le centenaire de la Révolution en même temps que sera inaugurée l’actuelle allégorie de la République de 7,5m.

📌 Une copie de l’œuvre de Napoléon sculptée par Émilien de Nieuwerkerke existe encore à La Roche-sur-Yon (à la différence près que le bras de l’Empereur montre le sol de la ville).
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