Blog de l'Histoire de Lyon – 24 mai 1968

Mai 68 à Lyon

Le 24 mai… 1968, une grande manifestation est organisée par l’UNEF entre Bellecour et Terreaux à la fin de laquelle le Commissaire Lacroix est mortellement blessé.

📌 Ce jour là, des affrontements s’engagent en effet en queue de cortège à la fin de la manifestation dans les quartiers de la préfecture et des Cordeliers. La police tient le pont Lafayette qui mène à la Préfecture mais des émeutiers vont tenter de le traverser.

📌 Dans la soirée – en pleine émeute et au milieu des gaz lacrymogènes – quelques manifestants ont l’idée d’utiliser un camion chargé de pierres trouvé sur un chantier à proximité. Ils bloquent la pédale d’accélérateur pour le lancer contre les forces de l’ordre présentes sur le pont. Dans sa course, le véhicule vient renverser le Commissaire René Lacroix. Ce dernier est emmené en urgence à l’hôpital mais il meurt dans la nuit.

📌 Dès le lendemain, notre commissaire est cité à l’Ordre de la Nation. Une cérémonie est donné en son honneur à la préfecture du Rhône avant ses obsèques célébrées à l’église Saint-Bonaventure. Le maire Louis Pradel lance alors un appel au calme.

📌 L’indignation liée à cet évènement tragique deviendra nationale et provoquera des contre-manifestations gaullistes dans toute la France : 100 000 manifestants remonteront de Bellecour aux Terreaux le 31 mai. Des législatives anticipées auront lieu qui donneront la victoire aux gaullistes.

📌 Côté social, les manifestations ouvrières aboutiront aux accords de Grenelle les 25 et 26 mai qui accorderont des avancées sociales importantes comme l’augmentation du SMIG de 35 %. Les grèves s’arrêteront progressivement au cours du mois de juin : le 11 juin à la Rhodiaceta, le 19 à Berliet, le 25 à Paris-Rhône (3 400 salariés) et à la SIGMA (1 700 salariés) et le 26 à la SNAV (Société Nouvelle des Ateliers de Vénissieux, 900 salariés).

📌 A l’instigation des avocats des deux étudiants accusés – Michel Raton et Marcel Munch – une controverse naitra suite à l’autopsie. La défense arguera de l’impossibilité au milieu du tumulte de savoir si la crise cardiaque retenue comme cause du décès avait commencé avant l’accident ou si elle avait bien été provoquée par l’écrasement de la cage thoracique causée par le camion.

📌 Onze mouvements politiques et étudiants seront dissous mais les deux inculpés bénéficieront du doute et seront finalement acquités après d’intenses débats le 26 septembre 1970. Une plaque commémorative placée à l’entrée du Pont Lafayette rappelle la mort du commissaire Lacroix (rive gauche).
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© ExploraLyon – Le jeu de piste sur l’Histoire de Lyon / Illustration © Archives de Lyon.